Cette chère qualité de l’eau

Impactée par les récentes inondations et la présence de résidus de pesticides, l’eau du robinet nécessite dans la Vienne la mise en place de traitements de grande ampleur.

Charlotte Cresson

Le7.info

La Trimouille, Liglet, Journet. Dans ces trois communes du Sud-Vienne, la consommation d’eau au robinet a été interdite pendant plusieurs jours la semaine dernière. En cause ? La crue exceptionnelle de la Benaize a occasionné une coupure d’électricité sur le réseau. Mais le courant rétabli n’a malheureusement pas résolu tous les problèmes. Les forages des trois villages ont été noyés par de l’eau impropre. « L’intrusion d’eau de rivière a impacté la turbidité et la bactériologie de l’eau potable. L’Agence régionale de santé et la préfecture ont donc dû prendre des mesures en effectuant des analyses et en restreignant la consommation », explique Yves Kocher, directeur général des services du syndicat Eaux de Vienne. Des bouteilles d’eau ont été distribuées en attendant les cinq jours d’analyse, la purge des réseaux et le traitement des forages. Heureusement, depuis jeudi dernier, « l’eau du robinet distribuée à La Trimouille, Liglet et Journet peut être consommée et utilisée sans restriction d’usage », indique la préfecture de la Vienne. La remise en service des installations a également permis de lever la restriction d’usage sur les communes de Saint-Savin, La Bussière, Nalliers, Paizay-le-Sec, Lauthiers, Fleix, Saint-Germain, Antigny, Haims et Béthines. Un soulagement pour les habitants dont le quotidien a été bouleversé pendant presque une semaine. 


Les pesticides 
dans le viseur

Cet épisode intervient un an après la révélation par l’Anses(*) de la présence de métabolites de chlorothalonil dans les eaux du département. Depuis, Grand Poitiers et Eaux de Vienne déploient des solutions pour rendre l’eau du robinet plus saine. Mais ces traitements ont un coût et impactent les tarifs de distribution (3€ de plus par foyer par mois). De nouvelles structures ont été créées comme l’usine d’eau potable de Curzay-sur-Vonne, qui traite la turbidité, les bactéries et les résidus de pesticides. Un investissement de 2M€ financé à 84% par Eaux de Vienne. Loin d’être suffisant pour éradiquer les résidus de chlorothalonil, qui touche environ 150 communes du département. 


Yves Kocher se veut rassurant : 
« En septembre dernier, nous avons obtenu une dérogation pour distribuer de l’eau sans restriction de consommation. C’est possible car elle est reconnue « consommable » et reste au-dessus du seuil de qualité. » 
Pas suffisant pour Vienne Nature et Greenpeace Poitiers, à l’origine de la pétition « Pour une eau potable, sans pesticides ». 


(*)Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

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