David Laubertie, le foot son eldorado

David Laubertie. 55 ans. Chauvinois. Educateur sportif de formation, entraîneur de foot par conviction. A terminé l’été dernier un cycle de trois ans comme directeur sportif de l'AS Dakar Sacré-Cœur, au Sénégal. Prêt à rempiler sur un banc ou dans une cellule de recrutement.

Arnault Varanne

Le7.info

Jusqu’au 11 février 2024, il va suivre la Coupe d’Afrique des nations avec un regard particulier, surtout si les Lions de la Teranga vont loin dans le tournoi. 
« Teranga signifie hospitalité en wolof et c’est quelque chose que j’ai ressenti fortement là-bas. » Directeur des sports de la Ville de Chauvigny jusqu’en 2020, David Laubertie a opéré ensuite un virage professionnel à 180°, de ceux qui vous donnent le vertige. Poussé, au fond, par son « ami » 
Jean-François Vulliez, directeur de l’Académie de l’Olympique lyonnais (OL), à sauter le pas d’un nouveau challenge professionnel. « J’ai refusé une première fois en 2019, j’ai accepté un an après, c’était le bon moment ! » Cap donc sur l’AS Dakar Sacré-Cœur, club satellite de l’OL, pour devenir directeur sportif. En clair, mettre en place et superviser la politique du club, avec l’éclosion de jeunes talents en point d’orgue.

Le natif de Brive est resté trois saisons pleines dans la capitale sénégalaise, il en est revenu 
« avec une ouverture d’esprit » 
qu’il ne se connaissait pas. « J’ai toujours managé les joueurs africains comme les Européens et c’est une grosse bêtise car leur culture et leur éducation sont différentes », avance l’ancien entraîneur de l’US Chauvigny (1998-2005, 2013-2020) et du Stade poitevin (2005-2012). Plutôt que de ne se mêler qu’aux expatriés, il s’est au contraire ouvert à la société sénégalaise. L’occasion de découvrir, notamment, le rôle du fils prodigue capable par son seul talent ballon au pied de faire vivre sa famille. Quand il réussit... « On s’aperçoit que l’adaptation est souvent difficile pour plein de raisons lorsqu’ils arrivent en Europe. » 
L’inverse semble moins vrai.

« Très famille »

« Au bout de trois-quatre mois, 
je me suis senti vraiment 
épanoui ! », prolonge le fils de professeur de génie civile et d’assistante dentaire. Je comprends mieux pourquoi mon père est resté très attaché à l’Afrique après avoir contribué à la construction d’ouvrages au Mali et au Sénégal... » Dans cette idée de transmission, celui qui se décrit comme « très famille » 
a pu vivre les deux dernières années de son mandat avec sa fille. Enchantée par son premier voyage sur place, la lycéenne a suivi sa première et sa terminale au lycée français Jean-Mermoz de Dakar. 


« Elle est aujourd’hui à Bordeaux et veut travailler dans le marketing international », glisse son paternel, sourire entendu. Lui aurait dû intégrer la cellule de recrutement de l’Olympique lyonnais à son retour d’Afrique. Mais le rachat du club par le milliardaire américain John Textor a rebattu les cartes et bouleversé les plans initiaux. Exit l’hypothèse de jouer un rôle dans la cellule de recrutement avec des yeux experts vers l’Afrique de l’ouest. 


Qu’à cela ne tienne, David Laubertie était encore à Lyon le week-end dernier -il y avait suivi la filière Staps- et « échange toujours avec des joueurs » qu’il a supervisés là-bas pour leur donner quelques conseils. L’ex-milieu de terrain, stagiaire pro à Toulouse, reste serein dans un monde du foot qui a pourtant beaucoup changé par rapport à ses années de joueur, et même de coach. Aujourd’hui, même en National 3,
« des joueurs renvoient vers leur agent ». Nostalgique ? Non, pragmatique. Tel un sportif de haut niveau, le Chauvinois reste à l’affût de toutes les évolutions en termes de préparation physique, de tactique, de management... « Il faut être en veille tout le temps »,
abonde-t-il. David était en Espagne récemment pour visiter les installations du club de Gérone, leader de la Liga. Son futur professionnel passera peut-être par un banc... ou pas. Ce sera en France ou à l’étranger. Quoi qu’il en soit, il ne changera pas sa personnalité pour plaire à tout prix. « J’ai une sensibilité humaine qui peut être une qualité mais aussi perçue comme un défaut. Je n’ai pas envie de jouer un rôle. On est comme on est. » 


« C’est Chauvigny ! »

Amateur de biographies et de 
« documentaires sur le monde », 
le Briviste attend son heure, patiemment. Il ne replongera pas dans le quotidien de son club de cœur -l’US Chauvigny- car il y a déjà tout connu. « Et s’il y a bien un club dans ce département qui optimise au maximum, c’est Chauvigny ! » La logique aurait voulu qu’il retrouve le Stade poitevin. Ça ne s’est pas fait. Là aussi sans regret. Jusqu’au 
11 février, son programme télé est « booké » avec les phases finales de la Coupe d’Afrique des nations. Après...

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