A Châtellerault, la 1re édition des Industriales de la Manu se déroule jeudi. Et Grand Châtellerault a bien l’intention de rapprocher encore un peu plus les géants de l’automobile, de l’aéronautique de leurs sous-traitants. « C’est une belle idée, admet Oscar Llinares, même si nous travaillons déjà ensemble ! » Exemple à l’appui, le P-DG de SkinPack (2M€ de chiffre d’affaires) évoque le projet Human first, en cours avec le laboratoire Robioss et le Critt Sport & Loisirs. Ou comment soulager des ouvriers sur une chaîne de production grâce à l’apport de la robotique. Il n’en dira pas plus mais le chef d’entreprise promet « des premiers tests en 2023 ». Implantée zone de la Pallue à Ingrandes depuis trois ans -l’entreprise a vu le jour en 2017 à Chauvigny-, SkinPack se nourrit d’idées et d’émotions !
Pendant la crise sanitaire, la PME de 15 salariés s’est mise à fabriquer des visières (140 000), à assembler des vélos électriques (1 400) ou encore à trouver de nouveaux produits commercialisables. Et puis « son » marché de prédilection, l’aéronautique, a redémarré sur les chapeaux de roue. Au point qu’Oscar Llinares et ses collaborateurs ne savent plus où donner de la tête, entre commandes de solutions d’emballage pour des pièces à haute valeur ajoutée -celles d’un moteur d’avion par exemple- et numérisation 3D. Principal client ? Le groupe Safran. Un géant pour lequel SkinPack assure aussi le scan sous toutes les coutures de ses usines à travers le monde.
Les usines de Querétaro, au Mexique, et de Villaroche, en France, existent déjà sous la forme d’un fichier numérique. Tout comme l’unité de conception du moteur d’Ariane 6 aux Mureaux. Celles de Casablanca, au Maroc, et Saint-Quentin-en-Yvelines subiront bientôt le même « sort ». L’intérêt ? « Prévoir de nouveaux aménagements, anticiper des développements de lignes... » Le logiciel développé s’inspire des outils utilisés dans le jeu vidéo. Dans le même esprit, l’entreprise collabore avec les principaux fabricants de moteurs utilisés dans l’avion civile. Les pièces sont numérisées et l’opérateur visualise, grâce à un casque holographique, toutes les étapes de montage en temps réel. « C’est assez révolutionnaire et on peut aller très loin dans les usages », se félicite Oscar Llinares. Hyper-innovante, SkinPack cherche aujourd’hui à étancher la soif de nouveautés de ses clients. « On cherche des profils de maquettiste numérique. » A raison d’une embauche par mois, le sous-traitant aéronautique n’a pas fini de grandir, surtout avec plusieurs brevets déposés sur le « kitting », autrement dit les emballages intelligents et sécurisés.
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