Le P300 en route pour l’Europe

Le P300 construit par les étudiants de l’Ensma s’est envolé ce mardi pour un tour d’Europe des écoles d’ingénieurs, point final d’un projet qui aura duré cinq ans.

Le7.info

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C’est l’heure du grand départ pour le P300 et ses deux co-pilotes. Ce mardi matin, aux alentours de 9h, l’avion léger entièrement conçu par les étudiants de l’Ensma a décollé discrètement de l’aérodrome de Châtellerault. Après un dernier survol de l’école d’ingénieurs de la Technopole du Futuroscope, direction l’Europe !


Cinq ans après la pose de la première pièce(*) -le Covid a sérieusement ralenti le chantier-, un an après son homologation officielle, six mois après son inauguration en grande pompe, le P300 s’envole pour une grande aventure. Nom de code : Build2Fly. Pierre Aoun et Thilbaut Buchy, qui se sont largement investis dans le projet, allant même jusqu’à prendre une année de césure pour terminer l’avion, vont rallier onze villes européennes pour rendre visite à leurs camarades élèves ingénieurs en aéronautique. 
« On a commencé à contacter les écoles dès juillet 2022, raconte Pierre. En visio, on leur disait qu’on voulait venir les voir avec ce qui était encore une carcasse derrière nous. L’idée, c’est d’aller à la rencontre de nos futurs collègues et de mieux connaître les méthodes d’enseignement à l’étranger. » Ils proposeront aussi aux professeurs d’utiliser les données de leur « avion laboratoire » bardé de capteurs.


Des « vole-tôt »

Ils se sont donné jusqu’à la mi-juin pour réaliser 10 000km, de Lisbonne à Stockholm en passant par Naples, Pragues et bien sûr Toulouse, incontournable en matière d’aéronautique. Ils vont animer des conférences en français et en anglais. « On va leur raconter comment construire un avion quand on a 20 ans et qu’on n’a encore rien fait de ses mains », 
poursuit Pierre, qui vient de terminer ses derniers examens de troisième année, comme Thibaut. Le calendrier exact sera fixé par la météo. « On ne la regarde que la veille au soir pour plus de fiabilité. On volera surtout le matin parce qu’on est des « vole-tôt ». S’il faut décaler d’une journée, on ne prendra pas de risque. L’aviation légère, c’est un moyen de transport rapide pour des gens pas pressés ! » 
Le « duo de choc » a déjà prévu une halte au Danemark pour camper au pied de l’avion. Depuis un an, les deux étudiants ont eu le temps de se faire la main sur l’appareil qu’ils connaissent par cœur. Confiants, ils savent aussi que leur voyage est déjà largement financé par plusieurs sponsors et les dons de leur communauté. Ne reste plus qu’à voler.


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