R.Wan : "Java est un groupe de rock"

Java mêle depuis dix ans le rap à la musette. Le style très reconnaissable de ce groupe français plein de fougue a séduit de nombreux fans en France, comme à l'étranger. Le chanteur et auteur des textes, R.wan, se produira aux côtés de ses complices Fixi (compositeur, clavier, accordéon), Bistrol Banto (batterie) et Pépouseman (basse) au Confort Moderne, jeudi 19 novembre. En attendant, il répond au 7.

Romain Mudrak

Le7.info

Entre les sonorités de l’accordéon et les textes saccadés du rap, vous vous définissez toujours comme un groupe de rock ?

« Java reste un groupe de rock sans pour autant utiliser les ingrédients du rock. On a remplacé la guitare par l’accordéon et l’anglais chanté par du français rapé. Pour moi, le rock est avant tout un état d’esprit, une énergie et je pense franchement qu’on montre tout ça sur scène. »

La musette a-t-elle toujours rythmé votre vie ?

« Pas du tout ! On a vraiment effectué des recherches. C’est un style que je ne connaissais pas. Au départ, j’appartenais à un groupe de rap. De son côté, Fixi jouait dans des groupes de funk et de jazz. Quand on a monté Java, on a commencé par copier involontairement ce qui se faisait déjà. En intégrant un accordéon, l’idée consistait à se créer une identité musicale. Ensuite, à l’image des rappeurs américains qui « samplent » des disques de soul des années 1970, on a choisi d’utiliser des vinyles de musette. En s’inspirant des racines de la musique française, Java veut pérenniser le folklore à la française. »

Difficile de rester figé quand on écoute votre musique. Allez-vous inviter le public a monté sur scène à Poitiers ?

« Le groupe ne s’appelle pas Java pour rien ! On aime beaucoup mélanger les rythmes de hip-hop, de rock et les rythmes ternaires de la musette. On fait souvent monter les gens sur scène. Les concerts ne sont jamais les mêmes mais il est bien possible que ça se produise à Poitiers ! »

Vos textes ont-ils une vocation militante, revendicative ?

« L’objectif de Java ne consiste pas à faire la leçon au public. On raconte des histoires. Elle contiennent parfois des messages, mais leur but demeure d’abord de faire rêver les gens, de les emmener ailleurs après leur journée de boulot. »

Un conseil pour un jeune groupe qui démarre ?

« Je lui conseille de ne pas chercher à suivre une mode mais de préférer ce qui lui tient à cœur. Les groupes doivent se prendre en main, sans attendre de soutien. Aujourd’hui, ils ont la chance de pouvoir diffuser leur musique facilement, grâce à MySpace notamment, et d’être programmés dans les salles. Il faut tourner le plus possible. »

Plus d'infos sur www.myspace.com/javathefrenchband

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