Blossac, l’éternelle jeunesse

Situé au cœur de Poitiers, Blossac est l’un des plus beaux parcs de France. Immersion entre verdure et quiétude.

Antoine Decourt

Le7.info

Le parc de Blossac se distingue par ses arbres majestueux dressés fièrement sur son pourtour. Témoins muets d’époques révolues, ils tracent rigoureusement la géométrie de la Grande allée et de l’Allée du Vase, perpendiculaires. Dès l’entrée, un timide Philinea Angustifolié tente, par sa présence, d’attirer l’attention vers le jardin anglais. Lequel site par ses allées souples et sinueuses, dont le silence est brisé par les cris stridents des oiseaux du parc animalier. 

A l’origine de cette cacophonie, des oies de Guyane et des perroquets aux plumes flamboyantes, mais au cri nasal et disharmonieux. Indifférente et majestueuse, une cigogne toise ses voisins avant de tourner son regard vers la cime des arbres, comme aspirant à rejoindre le sommet au-dessus duquel une vue insaisissable est offerte. 

En gardiens immobiles, les arbres spectateurs de l’Histoire peuvent témoigner des manifestations de joies lors de la prise de Minorque en 1756, ou des rassemblements sous la Révolution. En contrebas, dépouillés de leurs branches par des élagueurs fiers de leur travail. Ils reproduisent scrupuleusement le tracé de l’ancien chemin des troupes de la garnison ou des parades militaires, fréquentes dès 1756. 

Bien que coupées, les branches s’avèrent utiles, car transformées en broyat pour empêcher l’évaporation d’eau. Elles sont déversées sur les massifs de fleurs du parc, jusqu’à ses jardins d’ombre et de lumière et son théâtre de verdure, qui accueillait autrefois les entraînements de l’équipe de foot poitevine. 

Même les arbres malades sont intransigeants : au milieu d’une pelouse fraîchement tondue, debout et fier, un « résistant » amputé s’acharne à offrir ses derniers services à la nature, abritant les insectes et préservant la chaîne alimentaire. De même, un tronc esseulé au milieu d’un écotone rempli d’insectes constitue, avec le jardin de rocaille et le jardin méditerranéen, le seul élément du domaine sur lequel la nature a  encore les pleins pouvoirs. 

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Bon à savoir 

Crée en 1753 par Paul-Esprit-Marie de la Bourdonnaye, comte de Blossac et intendant du Poitou, le parc de Blossac occupe, sur neuf hectares, l’ancien emplacement d’une nécropole gallo-romaine. 

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