Le sport pourvoyeur d’emplois

Educateurs, animateurs, entraîneurs, joueurs... Le sport amateur génère de nombreux emplois dans des associations, collectivités, entreprises et autres structures publiques. Le secteur est très dynamique mais loin de la parité.

Arnault Varanne

Le7.info

Selon une étude récente de l’Insee, en 2020, la Nouvelle-Aquitaine comptait 28 350 emplois liés au sport, soit à peine 10% du total de l’emploi. Clubs, associations et collectivités sont les trois principaux employeurs de profils tels que moniteurs, éducateurs, entraîneurs, gestionnaires d’équipements sportifs... Dans la Vienne, le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) gère les fiches de paie pour quelque 330 salariés employés par des clubs. « Nous les aidons à structurer leur approche, précise Sébastien Chauvet, directeur. Et autant avant, il existait une certaine précarité, autant aujourd’hui les clubs cherchent la pérennité avec leurs salariés. Ce qui oblige à aller chercher des activités, des financements... »

La bataille de la parité

En bon connaisseur du dossier, le directeur du CDOS note « des cultures différentes en fonction des sports ». « Par exemple, le judo est un employeur de longue date qui a compris l’intérêt de la mutualisation des compétences. » L’attractivité du sport ne se dément pas, en tout cas, même si « certains jeunes salariés se rendent compte que leur activité est difficilement compatible avec une vie de famille », 
avec des horaires décalés, du travail le week-end... Reste à gagner la bataille de la parité. D’après l’Insee, les femmes ne représentent encore que 39% des effectifs. Seuls les métiers de l’enseignement des disciplines sportives sont à parité. 
« La formation activité physique pour tous attire autant de garçons que de jeunes filles. En revanche, le Diplôme d’Etat de cyclisme reste très masculin », note Manuel Mandine, responsable du département de la formation professionnelle au Creps de Poitiers. 


Pas de désaffection

Le Creps est l’un des gros pourvoyeurs d’emplois sportifs dans le département. La structure propose des formations diplômantes de types Brevet professionnel -dont le fameux BPJEPS Activités physiques pour tous, Brevet d’Etat et Diplôme d’Etat. « Il n’y a pas de désaffection, d’autant que le sport doit prendre de plus en plus de place et nous avons des missions ministérielles à remplir, ajoute Manuel Mandine. Au passage, on s’attache beaucoup à mettre nos stagiaires en situation d’animation face à des publics relevant d’un handicap. » Pas de désaffection donc, malgré des rémunérations plafonnées, et même quelques tensions sur la formation de maîtres-nageurs 
sauveteurs, par exemple. Rien que le Futuroscope va en embaucher une cinquantaine cet été avec l’ouverture de son Aquascope.

 

Une structuration plus forte 
Un Grenelle de l’emploi et des métiers du sport s’est réuni en juin 2023, à l’initiative du gouvernement et des partenaires sociaux du monde sportif. L’ambition commune consiste à créer 100 000 nouveaux emplois dans le secteur d’ici 2027. Depuis un an, les acteurs travaillent à atteindre cet objectif autour de cinq axes. Le premier consiste à améliorer la lisibilité de l’offre et des parcours de formation vers les métiers, avec la création d’un référentiel commun des métiers, des compétences et des qualifications. Deuxième axe : le lancement d’une plateforme des métiers du sport qui répertoriera à destination des employeurs, des professionnels ou des futurs candidats, l’ensemble des métiers, formations et certifications ainsi que tous les dispositifs de soutien à l’emploi sportif. Le développement de la qualité de l’emploi sportif et l’attractivité des métiers du sport est également à l’ordre du jour. L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) doit mettre au point un baromètre des emplois dans le sport. Enfin, l’ultime dessein consiste à assurer une meilleure reconnaissance des compétences des salariés, notamment via la valorisation des acquis de l’expérience. A signaler que l’Observatoire national du sport a été installé le 13 mars 2024 par la ministre Amélie Oudéa-Castéra.
DR Creps de Poitiers

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