Craintes confirmées pour les bailleurs sociaux

Les responsables des offices HLM de la Vienne espéraient que le gouvernement ferait marche arrière sur la baisse imposée des loyers. En vain. Aujourd'hui, ils vont donc tenter d'alerter l'opinion publique et leurs partenaires locaux pour les inciter à rejoindre la mobilisation.

Romain Mudrak

Le7.info

Le discours du secrétaire d'Etat Julien Denormandie, hier, au congrès des offices HLM de Strasbourg, n'a pas rassuré le président d'Ekidom : « Le positionnement du gouvernement sur la baisse des loyers imposée aux bailleurs sociaux n'a pas changé, a indiqué ce matin Daniel Hofnung, également adjoint à Grand Poitiers. Il prétend défendre le logement social, mais n'écoute que sa propre parole. » La sentence de l'élu tombe : « Ce gouvernement se dit ni de droite, ni de gauche. Je me rends comte aujourd'hui qu'il appartient à la droite dure. »

Investissements repoussés

Dans son plan logement, annoncé il y a quinze jours, l'Etat a affirmé sa volonté de baisser, dès janvier 2018, les loyers pratiqués par les bailleurs sociaux de 50 à 60€. Seuls les loyers des bénéficiaires de l'Aide personnalisée au logement seront concernés. Une façon de réduire l'enveloppe globale allouée aux APL dans les finances publiques. Problème, pour les offices HLM du département (Ekidom et Habitat de la Vienne), cela signifie un manque à gagner en recettes locatives de 10M€ et autant d'opérations d'entretiens repoussées et de constructions neuves annulées. « C'est particulièrement injuste parce que cette mesure ne concerne pas aux bailleurs privés, alors qu'ils appliquent des loyers plus élevés que nous », relève Stéphanie Bonnet, directrice générale d'Ekidom. Qui avoue avoir déjà été obligée de « décaler des rendez-vous pour des achats de foncier ».

Ekidom espère que ce genre de blocage va inciter ses partenaires à prendre conscience de la situation et à rejoindre la mobilisation. Une rencontre est également programmée, la semaine prochaine, avec les associations de locataires pour leur préciser les choses et, là aussi, les inviter à défendre la cause des bailleurs sociaux. De son côté, le secteur de la construction-rénovation semble déjà bien sensibilisé. Les premières estimations dévoilées par la Fédération du bâtiment de la Vienne évoquent près de 60M€ de commandes publiques en moins pour les entreprises, chaque année, dès 2018. De quoi menacer environ 600 emplois.

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