« Nouveau départ Poitiers », c’est le nom d’un collectif créé il y a une semaine par des Poitevins désireux d’accueillir et de donner des cours de français aux demandeurs d’asile installés à Poitiers sud.

Romain Mudrak

Le7.info

« J’ai pris conscience de la réalité. Ils sont sortis de la télévision… » Lynda Dupuy se souvient de son premier contact avec les demandeurs d’asile installés depuis quelques semaines dans un ancien hôtel Formule 1 au sud de Poitiers. Elle était là pour donner des vêtements d’enfants et d’adultes. « Finalement, les gars qui étaient là ont tout de suite sorti un ballon pour jouer avec mon fils. C’était très sympa. Mon garçon a voulu qu’on y retourne le lendemain. »

Interprète en langue des signes, Lynda est naturellement devenue porte-parole d’un collectif de soutien aux migrants créé il y a un peu plus d’une semaine, au moment de l’ouverture de ce centre dans le cadre du nouveau Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (Prahda) lancé cette année par l’Etat. Une soixantaine de migrants originaires du Soudan, de Guinée, d’Irak ou d’Afghanistan ont déjà élu domicile dans cet établissement sur une centaine prévue en septembre. Ils sont en situation régulière et attendent l’examen de leur dossier par l’Etat français. « Pour l’instant, ils n’ont pas de cuisine, ni d’endroit pour laver leur linge, mais l’association Adoma, qui gère le lieu, a lancé les appels d’offres pour l’équiper », note Lynda Dupuy.

Le collectif, lui, compte une vingtaine de personnes qui ont pour objectif commun de « sortir les demandeurs d’asile de l’isolement ». « Nous voulons les accueillir tout simplement et leur permettre de s’intégrer grâce notamment à des cours de français. »

Le collectif baptisé « Nouveau départ » souhaite organiser des moments de convivialité afin de « provoquer des rencontres » entre les Poitevins et ces migrants venus de loin. « C’est une façon de montrer qu’ils sont humains comme nous et qu’ils n’ont pas quitté leur pays par plaisir », insiste la porte-parole. Dès aujourd’hui, à partir de 18h, un « pique-nique solidaire » est organisé au parc de Blossac, à Poitiers. Et si les clubs sportifs des environs pouvaient aussi « venir chercher » ces réfugiés souvent passionnés de sports, ce serait un moyen de les intégrer en attendant qu’une décision soit prise sur leur avenir. C’est en tout cas un autre appel lancé par le collectif…

• Contact : Sur facebook, cliquez sur la page « Collectif Nouveau Départ Poitiers ».

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