La greffe, c’est un fait, confère plus de chances de survie que la dialyse et une qualité de vie bien meilleure ! L’une ou l’autre de ces deux techniques de traitement sont indispensables dès lors que les deux reins sont définitivement lésés et qu’une insuffisance rénale chronique arrive à son stade terminal.

Nicolas Boursier

Le7.info

Dès qu’une insuffisance rénale chronique est détectée, les médecins ont pour mission d’informer le patient sur son évolution et sur les possibilités thérapeutiques qui s’offrent à lui, y compris la transplantation à partir d’un donneur vivant apparenté ou non apparenté. Si l’un de ses proches émet la volonté d’être candidat au don, un long processus s’engage, jalonné de consultations avec les équipes de néphrologie et de greffe, de discussions avec un psychiatre puis d’un passage (sauf pour les pères et mères donneurs) devant un comité d’experts indépendant du service et enfin d’une déposition officielle au Tribunal de Grande Instance. «Jusqu’à l’entrée au bloc opératoire, le donneur peut se rétracter», souligne Guy Touchard.

Quel statut pour le donneur ?

Pour nécessaire qu’elle soit, cette suite de formalités alourdit considérablement la « démarche du don » et peut de fait «rebuter quelques candidats et transplanteurs», admet le Pr Touchard mais elle garantit l’information impartiale du donneur et son libre-arbitre !

Il y a d’autres freins au développement de la pratique. « La peur de l’opération est une première entrave mais, je le répète, les risques sont minimes, persiste-t-il. Au-delà, il faut bien avoir conscience que les greffes en général et les greffes à partir du donneur vivant constituent une charge de travail énorme pour les équipes médicales et chirurgicales. Il est clair que si l’on souhaite développer cette pratique, il faudra gonfler les effectifs. »
Dans un ultime élan, Guy Touchard pointe du doigt le flou artistique qui règne autour du statut du donneur. « Le don d’organe de son vivant est un acte gratuit, mais il ne faut pas qu’il coûte de l’argent à celui qui donne !. Une importante réflexion doit être menée sur la neutralité financière du don de son vivant, sur la prise en charge de l’hospitalisation du donneur( qui n’est plus anonyme) et le remboursement intégral de ses pertes de salaires. » A méditer.









 

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