La permaculture ou l’art de l’observation

Plus qu’une méthode de jardinage, la permaculture est un mode de vie responsable et respectueux de la nature, selon ses adeptes. Une philosophie qui repose sur quelques règles.

Romain Mudrak

Le7.info

Arnault Leroy a choisi lui-même l’implantation de sa maison. A flanc de coteau, près du quartier de la Mérigotte, à Poitiers. Exposition plein sud, à l’endroit où le Clain forme une boucle propice à l’activité humaine. Le terrain très en pente était recouvert de végétation lorsque sa compagne Louise Ollier et lui-même l’ont acheté, en 2013. « A part la maison, je n’ai touché à rien pendant presque un an. Je voulais savoir comment évoluaient les choses, quelles plantes étaient présentes, où se développaient les gelées les plus fortes... » Une stratégie d’observation qui cor- respond à son appétence pour la permaculture.

Au-delà d’être une méthode, c’est un mode de vie respectueux de la biodiversité et de l’écosystème. Typiquement, certaines plantes poussent mieux si elles sont voisines. On appelle cela les associations bénéfiques. Cela fonctionne particulièrement bien pour les légumes. Essayez de planter une carotte au sommet d’une butte de terre et ajoutez, sur les petites pentes, de chaque côté, oignons et salades. Vous observerez que les trois espèces se développent en optimisant l’espace.

Certains insectes en chassent d’autres et protègent ainsi les cultures. Dans la même idée, Arnault Leroy a installé son poulailler à l’intérieur d’une serre afin que les plantes absorbent le CO2 rejeté par les poules qui, de leur côté, apprécient la chaleur des lieux.

"Combler nos besoins locaux"
L’aménagement de l’espace -appelé aussi le design- est fondamental. Un arbre fruitier va non seulement donner des fruits, mais aussi faire de l’ombre et protéger du vent s’il est bien positionné. « L’idée générale, c’est qu’un élément a plusieurs fonctions et qu’une fonction doit être réalisée par plusieurs éléments. Cette philosophie, on peut se l’appliquer à soi-même : l’homme a besoin d’argent, mieux vaut additionner plusieurs sources pour s’assurer autono- mie et durabilité.

Pascal Depienne pèse tous les mots pour donner sa définition de la permaculture : « Un aménagement consciencieux du paysage qui imite la nature pour nous fournir la nourriture, l’énergie et les fibres nécessaires afin de combler nos besoins locaux. » Tout est dit. Dans la Vienne, ce pionnier du genre transmet volontiers son savoir-faire. Il a créé un bureau d’études à Champagné-Saint-Hilaire, pour former les plus motivés et intervenir au domicile des gens. Il en est convaincu, la permaculture peut s’adapter à toutes les surfaces.

Vous êtes intéressé par la permaculture ? Rendez-vous sur avenirpermaculture.fr ou terre-paille.fr. Rejoignez le jardin associatif Jardi Nature ou lisez le « Guide du jardin bio » de Jean-Paul Thorez (éditions Terre vivante). Arnault Leroy ouvre également ses portes le 22 avril de 16h à 22h.

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