Les vairons, détectives du Clain

A Saint-Benoît, une nouvelle station de surveillance de la qualité de l’eau mesure en continu la pollution du Clain. Des poissons font partie intégrante du dispositif. S’ils ne nagent plus, c’est mauvais signe…

Florie Doublet

Le7.info

Ils sont une centaine à nager dans un aquarium rempli d’eau du Clain. Ces vairons -une espèce de poissons très commune- ont un rôle prédominant. Depuis l’été dernier, ils « testent » la qualité de l’eau prélevée à la station de pompage de La Varenne, à Saint-Benoît.

Comment ? Simplement en activant leurs nageoires ! « Des capteurs ultrason mesurent leur agitation, explique Céline Lelard, ingénieure responsable du centre d'activités « Production d'eau potable » à Grand Poitiers. Les données recueillies sont renvoyées vers nos écrans de contrôle, à l’usine de production de Bellejouanne. Une baisse de leur activité est mauvais signe. Quelque chose les perturbe ou alors ils sont morts. » Dans ces cas-là, la distribution d’eau potable est suspendue, en attendant de pousser les analyses en laboratoire et de découvrir l’origine de la pollution.

« UN TÉMOIN CONCRET »

Les vairons complètent idéalement le système de surveillance de la station d’alerte de la Varenne. Les sondes mesurent en continu la température de l’eau, son PH, la turbidité, les taux de nitrates, d’oxygène et signalent la présence d’hydrocarbure, d’ammonium, mais d’autres indicateurs leur échappent. Les poissons y sont davantage sensibles. « Il s’agit du témoin le plus concret possible. »

Grand Poitiers a investi 130 000€ (hors taxes) dans cet équipement permettant de garantir aux habitants une eau parfaitement consommable. « Pensez aux vairons la prochaine fois que vous serez tenté d’acheter de l’eau en bouteille », plaisante Stéphane Depont, directeur du service Eau de l’agglomération. Le message est passé !

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