Ekidom, le temps des promesses

Le 1er janvier 2017, Logiparc et Sipéa deviendront Ekidom. Pour les locataires et les salariés, la fusion des deux bailleurs sociaux va entraîner des changements immédiats. Mais ses dirigeants misent aussi sur Ekidom pour renforcer la mixité sociale dans les quartiers.

Romain Mudrak

Le7.info

La campagne de communication a commencé. Sur les bus, les sucettes de la ville... Le « K » rouge sur fond blanc d’Ekidom apparaît dans le paysage. Exit Logiparc et Sipéa ! Au 1er janvier 2017, les deux offices publics d’HLM ne feront plus qu’un, avec la promesse d’un meilleur service pour les locataires. Progressivement, une partie des antennes déloca- lisées seront remplacées par trois directions territoriales et vingt- trois chargés de secteur. C’est la grande nouveauté du côté des locataires. « Ces agents de proximité veilleront sur environ cinq cents logements, précise Daniel Hofnung, élu de Grand Poitiers et président du conseil d’administration de la nouvelle entité. A l’image du médecin référent, ils seront les interlocuteurs privi- légiés des locataires et devront aller à leur rencontre. » Présents sur le terrain, ils seront joignables par téléphone, email et grâce à des boîtes aux lettres installées dans les résidences.

Cette fusion a engendré une importante réorganisation. Pre- mier constat : tous les contrats avec les entreprises locales pour l’entretien et la rénovation des locaux ont été transférés. Le plan de charge pour les gros travaux également. En moyenne quatre- vingts logements neufs sortiront de terre chaque année, sur les quarante-et-une communes de la nouvelle grande agglomération dont dépendra Ekidom, en 2017.

22M€ pour les actionnaires

Un office HLM unique pour gérer la demande de logements so- ciaux, c’est aussi la promesse d’une politique de mixité sociale plus efficace dans les quartiers, selon Daniel Hofnung : « Une seule commission d’attribution se réunira pour l’ensemble du territoire. Nous aurons une vision globale du parc locatif. » Aux Couronneries, où un vaste plan de « requalification » des
logements va démarrer, cette « vision globale » permettra de redessiné la taille des appartements en toute connaissance de cause. L’objectif ? Mélanger les familles nombreuses, les personnes seules et les jeunes couples.

Pour mener à bien cette fusion, Logiparc a dû racheter les parts détenues dans Sipéa par trois actionnaires privés, la Caisse d’Epargne et la Caisse des dépôts et consignations. Une opération à 22M€ totalement assumée par l’élu : « Ekidom détiendra le patrimoine, ce n’est pas du vent. Et nous pourrons compter sur les loyers qui représentent 14M€ chaque année. »

Du côté des deux cent dix salariés en CDI, la démarche s’est révélée délicate. Chacun a dû trouver sa place au sein de la nouvelle organisation. « Nous avons demandé à tous les agents de se positionner sur des fiches de poste en hiérarchisant leurs vœux, détaille la future directrice d’Ekidom, Stéphanie Bonnet. Tous n’ont pas pu avoir l’emploi qu’ils convoitaient. » Contre toute at- tente, la fusion devrait créer une vingtaine d’emplois d’ici la fin du premier semestre 2017, La nouvelle organisation tiendra-t-elle le choc ? Après le temps des promesses, le bailleur social sera jugé sur les actes.


Résidence Modèle-Eloi (Beaulieu), remise à niveau en octobre 2017
Les habitués du centre commercial des Templiers, à Beaulieu, ont remarqué la différence depuis longtemps. En 2014, les 494 appartements gérés par Logiparc ont bénéficié d’une rénovation esthétique et thermique importante. Au menu : isolation par l’extérieur, réfection des toits terrasses, remplacement des menuiseries des chambres et du système de ventilation, mise en place d’interphones, programmateur d’ambiance, remise à neuf des cages d’escalier… Pendant ce temps-là, les immeubles des places Jean le Bon et Philippe Le Bel, propriétés de Sipéa, sont restés dans leur jus. L’explication ? Logiparc ne pouvait pas décaler son investissement abondé par des fonds européens (Feder) et Sipéa n’avait pas les moyens de suivre à ce moment-là. Avec Ekidom, ce genre de situation sera banni, promet-on. En attendant, les travaux concernant la centaine d’appartements restant à rénover débuteront en octobre 2017.

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