Après un an de purgatoire, le Stade Poitevin retrouve les lumières de la Fédérale 1. Avec un nouveau président à sa barre et un discours tranché au soutien de ses ambitions.

Christophe Mineau

Le7.info

Deux ans après son « putsch » avorté - et ainsi qualifié par le président de l’époque – au sommet de la pyramide stadiste, Jean-Louis Gautron tient depuis juillet sa « petite revanche » sur l’histoire.

Désormais installé à la barre du club centenaire, le gaillard évite pourtant de rouler les mécaniques. L’honneur accordé par son prédécesseur au poste - « je savais depuis l’an dernier que Jacques Perrot voulais passer la main » - ne l’émeut pas plus que cela. De son esprit suinte une seule obsession : assurer au Stade une stabilité trop souvent évanescente. « Ne comptez pas sur moi pour claironner que ce club a sa place en Pro D2. Je préfère l’installer tous les ans au sommet de la Fédérale 1 avec des phases finales régulières. Pour les joueurs, le public, les finances, mieux vaut être un dur à cuire de F1 qu’un combattant de l’ombre en Pro D2. »

Finances harmonisées

Le décor est planté, mais s’enracine dans bien d’autres terreaux que celui du sport. « Ce club manque de structures et de bénévoles, lâche encore Jean-Louis Gautron. La gestion du Stade repose sur un tout petit noyau et je prends aujourd’hui la mesure des efforts à consentir. »

Financièrement encore, le nouveau président en appelle à l’union sacrée. « Le rugby à Poitiers ne peut se permettre de faire n’importe quoi. Pour séduire le public, il faut gagner sur le pré et pratiquer une politique de prix attractive. C’est pourquoi j’ai instauré une entrée à 8€ alors qu’elle était de 10 en Fédérale 2. » Les joueurs eux-mêmes devront se plier aux exigences du boss. « Notre salut passera par le rééquilibrage et l’harmonisation. J’ai dans l’effectif des gros salaires qui gagnent moins que beaucoup de joueurs de F2. Ils doivent l’accepter. La masse salariale et les avantages en nature représentent 30% de notre budget, il est impensable d’aller au-delà. »

Main de fer dans un gant de velours, Jean-Louis Gautron respire à pleines poumons ses premières heures de présidence stadiste. Un gros chantier de fond l’attend, mais il a foi en l’avenir. « On va travailler par petites retouches, insiste-t-il. Et je compte sur les résultats sportifs pour dynamiser l’ensemble. Notre recrutement est de qualité et ma confiance dans les entraîneurs aveugle. » Le plus, dès lors, ne peut être qu’à venir. 

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