L'année record de Terrena Poitou

Certaines entreprises ne connaissent pas la crise. Même dans l'agriculture. En 2013, la coopérative Terrena Poitou a réalisé 294M€ de chiffre d'affaires, contre 236M€ l'année précédente. Son résultat net a atteint 4M€.

Romain Mudrak

Le7.info

Quelques heures avant son assemblée générale, organisée cet après-midi à l'Agora de Jaunay-Clan, Terrena Poitou a présenté son bilan à la presse. La collecte en céréales et oléo-protéagineux a dépassé tous les pronostics, "malgré des conditions climatiques marquées par des valeurs extrêmes en termes de sécheresse puis de pluviométrie". Dans le même temps, les cours élevés des céréales sur les marchés mondiaux a assuré aux exploitants et à la coopérative des revenus confortables. "En dépit d'une augmentation de 10% de nos charges de personnels, liée à une récolte plus longue que prévu, nous avons réalisé l'un des meilleurs exercices de notre histoire", constate Hubert de Lauzon, directeur de Terrena Poitou.

Investissements dans des outils techniques
Les excédents dégagés vont permettre à la coopérative d'accélérer le développement d'un nouvel outil d'aide à la décision (OAD) baptisé "Conselio". "Grâce à lui, tous les conseils dispensés par nos techniciens tiendront compte de l'intégralité des contraintes de l'exploitation (nature du sol, marchés visés...). Ils bénéficieront d'une vision globale et pluriannuelle", poursuit le directeur. Parmi les adhérents de Terrena Poitou, un hectare sur deux est déjà couvert par un OAD.
Cette assemblée générale sera l'occasion de faire un premier bilan de l'opération "sentinelles de la terre". Le principe ? Des exploitants décident de mettre en place des expérimentations, afin d'en faire profiter les autres adhérents. Depuis deux ans, le blé et le lupin sont cultivés ensemble, simultanément, sur une cinquantaine d'hectares près de Lusignan. "On parvient ainsi à récolter 25 quintaux de chaque variété. Elles sont triées au frais de l'exploitant, mais ce dernier se passe d'engrais et d'herbicide", explique David Dousseau, ingénieur agronome au sein de Terrena Poitou. Les superficies dédiées à la réintroduction du lupin sont rentabilisées. "Le lupin est destiné, pour le moment, aux marchés de l'alimentation humaine et de la cosmétique. Nous voudrions accroître la production pour approvisionner l'alimentation animale", annonce Hubert de Lauzon.

Il l'a dit...
Dans le rapport d'activités qu'il présentera cet après-midi, le président de Terrena Poitou, Pierre Ducellier, revient sur les dommages collatéraux de cette année exceptionnelle, à la fois pour son bon volume de production et pour ses prix de ventes élevés : "Quand les uns rient, les autre pleurent. Souvenons-nous que la plupart des éleveurs n'ont pas pu répercuter, vers le consommateurs, les surcoûts de production générés par cette hausse subite des cours des céréales et oléo-protéagineux. Cela a engendré des tensions entre les céréaliers et les éleveurs, utilisées par les hommes politiques pour justifier leur non intervention dans le combat mené par les éleveurs face à la grande distribution, et pour proposer de faire glisser des aides, des productions végétales vers les productions animales, dans le cadre de la nouvelle Pac."

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