Le RICM à l’écoute des familles

En situation de crise, le Bureau environnement humain du RICM sert de relais entre la base avant, sur le terrain des opérations, et les familles des soldats à l’arrière.

Nicolas Boursier

Le7.info

Les coups de fil reçus, chaque jour, par l’adjudant Bayala se comptent par dizaines. « Je dirais cinquante en moyenne, sourit-il. Mon portable étant ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’est un peu normal. »
A tout instant du jour et de la nuit, le responsable du Bureau environnement humain du RICM se veut joignable. Surtout lorsque, sur le terrain des opérations, ses camarades Marsouins risquent leur vie.
En temps de paix, les quatre collègues de l’adjudant (trois militaires, une secrétaire civile) et lui-même multiplient les activités de « cohésion » (chasse aux œufs pour Pâques, arbre de Noël…) et les démarches auprès des commerçants de Poitiers, pour l’obtention de tarifs préférentiels pour les militaires du régiment. « Nous nous efforçons au-delà de répondre, au cas par cas, aux demandes des personnels, sur tous les petits problèmes du quotidien, explique l’adjudant. Soit nous sommes aptes à les aider en direct, soit nous les orientons vers les services compétents. »
En temps dit « de crise », les actions du BEH sont beaucoup plus recentrées sur des actions de relais, entre les soldats eux-mêmes et leurs familles. « Avant chaque départ, nous éditons des petits mémentos présentant les caractéristiques de la mission à venir. C’est important que les épouses et leurs enfants sachent ce que leurs maris ou papas vont faire loin d’eux. »

« Votre mari va bien »

Pendant les opérations, le Bureau assure l’information à destination des proches. « Toutes les familles de Marsouins ont, chez elles, le numéro du BEH. Par téléphone ou mail, nous sommes là pour répondre à leurs questions. » A toutes les questions ? « A celles qui ne dépassent le cadre strict de la confidentialité, sourit François Bayala. En fait, notre rôle est d’être le plus à l’écoute possible, mais aussi et surtout de positiver notre attitude et notre discours. Un simple  « votre mari va bien » suffit bien souvent à rassurer. »
Périodiquement, ces familles ont la possibilité de se rencontrer, dans le cadre de journées dédiées organisées par le RICM. « En avril, nous proposerons un temps de partage entre les proches des soldats partis au Mali et au Gabon. La suivante concernera le Gabon et la Nouvelle-Calédonie. L’essentiel est montrer que personne n’est oublié. » Début mars, le BEH a même ouvert une page facebook « cellule familles ricm », histoire d’optimiser « la fusion des expériences ».
Enfin, et ce n’est pas là la moins délicate de ses prérogatives, ce BEH collabore avec la Cellule d’aide aux blessés de l’Armée de Terre » (Cebat), pour assurer une présence psychologique active auprès des familles, lorsqu’un conjoint ou un fils est blessé ou tué en mission.

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